Marcher, marcher pour voir vivre le monde,
Respirer la vraie réalité du jour,
Face aux duos implacables,
Modernité-rapidité, Technocratie-autocratie,
Acharnés à détruire  la réalité
D’un hier rassurant.

Marcher, c’est voir le visage du moment,
C’est surprendre le geste de lassitude,
Déceler la source d’amertume,
Comprendre l’angoisse du souffrant,
C’est observer le brouillard s’épaissir
Et peser le poids des inquiétudes…

Mais c’est aussi, marcher,
Rencontrer le sourire et les yeux colorés,
Écouter le mot, soudain qui dit la vie,
Pressentir que bientôt, s’éclaircira le ciel.
Qu’aujourd’hui, déjà, se prépare le soleil,

Parce qu’encore, c’est, marcher,
Observer ce qui vient, sentir germer demain,
Tailler, semer, planter faire le lit du soleil.
Avoir l’histoire en soi pour éviter l’écueil,
Trouver les matériaux, ouvrir le chantier,

Pour, ensemble, reprendre la main sur le futur,
Construire une autre continuité
Où les défaites, inséparables des victoires
Sont des progrès  qui, largement,
Ouvrent l’éventail des possibles…

Ensemble, marcher, pour faire de l’homme de demain
Celui qui ne remonte plus, désespérément, la pente qui s’écroule.

C’est en marchant que s’ouvre le chemin,
C’est en marchant  que s’inventera demain.

Louis Caul-Futy