Le philosophe Gramsci disait, parlant de crise, que « le propre de ce moment est d’être brouillé et de ne laisser que fort mal distinguer l’après, tandis que l’avant se perd déjà dans les limbes du passé. »

L’avant n’était pas, pour autant, sans inquiétude, avec les mouvements sociaux successifs des Gilets Jaunes aux grèves des retraites, de la menace environnementale et avec risques concernant les grands déséquilibres mondiaux. Pointaient déjà, aussi, l’épuisement démocratique et la menace populiste, les injustices que le système scolaire ne réduisait pas ; on questionnait les écarts de richesse et on s’inquiétait du financement des politiques sociales et de la santé … autrement dit, le jour d’avant n’était pas le jour heureux du sans-souci.

Et puis vint la Covid-19. D’abord, la chose n’avait pas vraiment de nom, un virus, venant de Chine, transmis de l’animal à l’homme, semblait-il … Contagieux, dangereux ? … Et puis, en quelques jours et même quelques heures, nous avons été projetés dans un monde que nous ne pouvions même pas imaginer, dix jours plus tôt. Ce bond soudain dans un monde inconnu est d’une grande violence parce que la vie s’arrête d’un coup et semble, tout à coup, comme suspendue.

La compréhension de ce qui s’est passé et se passe encore, de ce vécu nouveau, pour chacun, chez chacun mais aussi l’expérience collective que nous avons pu faire, familiale, de quartier, communale, nationale, planétaire constitue un enjeu capital.

Ce qui rend cette crise difficile à appréhender, c’est qu’elle a de MULTIPLES VISAGES.

C’est pourquoi, dans ce dernier texte, je vous propose  de passer en revue les différents aspects de cette crise qui représentent chacun une crise, en soi :

  • La crise sanitaire,
  • La crise économique,
  • La crise climatique,
  • La crise géopolitique,
  • La crise sociale,
  • La crise de la démocratie qui cumule la crise de la représentation démocratique, la crise de l’État et la crise des valeurs.

Pour terminer, nous porterons notre réflexion sur la PLACE que nous devons tenir, chacun et tous, là où nous sommes, dans ce monde et sur notre POUVOIR D’AGIR collectivement pour en faire un monde du bien et du bon vivre.

C’est là que nous nous devrons faire appel à la CULTURE, au TRAVAIL DE LA CULTURE et à l’ÉDUCATION POPULAIRE.