La Sécu. a soixante-quinze ans.

C’est en octobre 1945 qu’est créée la Sécurité Sociale,  grâce au ministre du travail de l’époque, Ambroise Croizat, à partir du programme du  Conseil National de la Résistance (CNR).


Ambroize Croizat est considéré comme le père de la Sécu. et des retraités, qu’à l’époque, on appelle les vieux travailleurs. En 1936, il est Secrétaire Général de la C.G.T. de la Métallurgie et Député de Paris.

Ministre du Travail, en 1945, il déclare, à la tribune de l’Assemblée Nationale : « Il faut en finir. Désormais, nous mettons l’homme à l’abri du besoin, avec la souffrance, l’indignité et l’exclusion ; nous ferons de la retraite, non plus une antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie ».

Il contribue alors à l’implantation des caisses sur l’ensemble du territoire, à savoir : 138 caisses d’assurance maladie et 113 caisses d’allocations familiales, entre fin 1945 et juillet 1946. Il fait alors cette déclaration : « … La Sécurité Sociale n’est pas l’affaire de lois et de décrets, elle implique une action concrète sur le terrain, dans la cité, dans l’entreprise ; elle réclame  leurs mains (celles des salariés) ». Ce qui  fait référence à l’édifice législatif de la Sécu. , qui entre autres, en prévoit une gestion paritaire, à savoir patronat / syndicats.

Le 24 octobre 1950, lors de son dernier discours, il s’écrie : « Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul avantage de la Sécurité Sociale ; nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie, cette loi humaine et de progrès ».

Ambroise Croizat décède  le 11 février 1951 ; il n’a alors que 50 ans. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise où, lors des obsèques, il est accompagné par plus d’un millier de personnes. L’écrivain cévenol, Jean-Pierre Chabrol écrira d’ailleurs : « C’était un fleuve veiné de tricolore où tremblait la brume des cravates de crêpe, 
œillets, lilas par milliers, des couronnes, sur la largeur de la rue. Par milliers, sur des kilomètres, des couronnes sur la largeur de la rue comme si des parterres fleuris s’étaient mis soudain à marcher… La France entière s’était donné rendez-vous ».

La Sécu. est toujours menacée ; les assauts, pour en rogner les droits,  n’ont jamais cessé et les promesses pour augmenter les avantage n’ont jamais été tenues : celle de Nicolas Sarkozy, par exemple, affirmant vouloir créer un nouveau pilier* de la Sécu. : celui de la prise en charge de la « dépendance », est passé, rapidement, aux oubliettes…

Dans le même domaine, la dépendance, le Président Macron a également fait des promesses… Nous attendons.
     

Il est vrai qu’il faut défendre cette institution qui relève d’une conquête sociale d’envergure. Les retraités d’aujourd’hui, les familles, les accidentés du travail, les malades… sont  conscients du bienfait des valeurs de fraternité et de solidarité sur lesquelles elle repose et qui sont, en même temps, des principes universels.


Pour en savoir plus sur la Sécu. , il faut aller voir le film qu’a créé en 2016, le réalisateur haut-savoyard, Gilles Perret, excellent film sur l’histoire de la Sécurité Sociale, depuis sa création jusqu’à nos jours, LA SOCIALE qui porte cette légende :
LA SÉCU., CETTE UTOPIE RÉALISTE QUI RESTE UNE IDÉE NEUVE, PAR DELÀ SES SOIXANTE DIX ANS.

Ambroise Croisat


* La Sécurité sociale comporte 4 piliers  ou branches qui sont :

  • Le pilier ou branche MALADIE (maladie, maternité, invalidité, décès)

  • La branche FAMILLE (prestations familiales)
  • La branche ACCIDENTS DU TRAVAIL, MALADIES PROFESSIONNELLES.

  • La branche RETRAITE, (Le principe : par répartition)

auxquels s’ajoute:

  • La  branche (c’est le terme employé généralement pour ce domaine) : FACTURATION-RECOUVREMENT.


Louis Caul-Futy