Votre ordinateur met-il trop de temps à s’allumer ? Le temps consacré à attendre à la caisse du supermarché ou dans la salle d’attente du cabinet médical est-il pour vous un temps « perdu » ? Vous arrive t-il de faire plusieurs choses à la fois ? Avez-vous le sentiment de courir sans cesse après l’aiguille d’une montre qui avance toujours trop vite ? Rêvez-vous parfois d’échouer sur une île déserte ou bien d’une retraite loin du bruit du monde ?
Oui ? Rassurez-vous ! Vous n’êtes pas seul ! Personne n’échappe à « l’accélération » du rythme de vie, à l’immixtion de l’urgence dans tous les domaines de nos vies.
Cette « dictature de l’urgence » produit des souffrances individuelles et collectives que personne ne conteste. Il faudrait donc « ralentir »…
Mais pouvons-nous échapper à cet esclavage moderne, à ces formes d’aliénation qui conduisent à de multiples impasses, contradictions et à des souffrances souvent cachées ? Si oui, comment ? A quel prix ? Qu’attendons-nous pour le faire ? Pourquoi beaucoup n’éprouvent-ils pas ce besoin de « ralentir » ? Et si pour être davantage heureux, il ne fallait pas forcément « ralentir » ?
Urgence vient du latin « urgere » qui désigne deux choses :
Depuis une trentaine d’années, la notion d’urgence a envahi la totalité du champ social et politique, et n’est plus cantonnée au monde de la médecine et des secouristes (même si la figure de l’urgentiste a pris une dimension quasi démiurgique, comme en témoigne le succès de certaines séries).
Les attentats récents en France ont contribué à étendre son usage dans le cadre des politiques publiques de sécurité : « l’état d’urgence » est sensé répondre à un besoin « nouveau » de sécurité (au détriment de nos libertés, selon ses opposants).
L’urgence dont on parlera ici est définie comme la conjonction de deux phénomènes :
Dans cet essai stimulant, clair et incisif, l’auteur livre le dossier complet d’une aventure collective hors norme : construire l’ordinateur le plus lent du monde…
Une lecture facile d’accès et très intéressante.
Existe aujourd’hui en poche – Une lecture facile – Beaucoup d’illustrations dans le monde du travail.
Un « monument » incontournable. Une lecture parfois exigeante, mais très stimulante.
Si l’accélération constitue le problème central de notre temps et est à l’origine de multiples souffrances, la résonance peut être la solution, selon l’auteur. Il a l’immense mérite de rompre radicalement avec l’idée que seules les ressources matérielles (gagner beaucoup d’argent, posséder beaucoup de biens), symboliques (être connu et reconnu, avoir des diplômes rares, une profession admirée) ou psychiques (faculté de résilience- capacité à « prendre la vie du bon côté »…) suffisent à accéder au bonheur. La qualité d’une vie humaine dépend,selon lui, de notre rapport au monde, pour peu qu’il permette une résonance. Un renouvellement étonnant et magistral des approches critiques de nos sociétés.
L’auteur, considéré comme l’un des penseurs les plus importants de ce début de siècle postule ici que la société moderne repose sur l’aliénation de la vaste majorité des travailleurs de bureau qui sont amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles et sans réel intérêt, tout en ayant pleinement conscience de la superficialité de leur contribution à la société. Un ouvrage décapant !